Zachée, chef des publicains, collecteurs d’impôts à la solde des Romains, mal-aimé de ses concitoyens, mal à l’aise peut-être dans son métier, a entendu parler de Jésus.
Il veut le voir, sans plus. Voir à quoi il ressemble, lui, Jésus, celui qui guérit, qui fait des miracles, dont on dit tant de bien…
Mais c’est une attitude passive : il se cache dans un arbre, pensant ne pas être vu…
Mais, quand il passe, Jésus lève les yeux. Leurs regards se croisent !!
Il y a la reconnaissance du regard ! Ils se sont vus l’un l’autre ! Ils ne sont plus étrangers ! Un lien s’est établi entre eux !
Et Jésus interpelle Zachée, par son prénom !
« Il me faut… »
Ce n’est pas un souhait, une possibilité offerte. Non, c’est un ordre auquel on doit se plier : « Je m’invite chez toi ! »
Il n’y a pas d’autres questions ! Est-ce que tu es d’accord ? Non, c’est superflu.
Parce que Zachée, le mal-aimé, a rencontré le regard de Jésus.
Et il a lu dans ce regard, non pas la haine que lui réservaient la plupart des autres, mais l’amour, l’attention portée envers lui.
Et il s’est senti reconnu, pour lui-même, et non pour son métier.
Ce simple regard l’a revalorisé, l’a considéré comme un homme comme les autres !
Et ce regard l’a converti !...et on connaît la suite…
Dans les gens que l’on rencontre, on voit toutes sortes de regard.
Des regards ternes, sans vie, morts ! Qui ne donnent envie de rien.
Des regards bien gentils, d’autres fuyants, ou qui laissent dubitatifs.
Et il y a des regards aimants, qui donnent confiance, qui relèvent, qui redonnent vigueur, qui donnent envie d’aller plus loin, de se dépasser… qui convertissent…
Quel est le regard que je pose sur les autres ?...Sur tous les autres ?...
Est-ce un regard qui éteint ?...
Ou qui redonne le sourire à l’autre ?
Qui lui donne envie d’aller plus loin ?
Qui lui donne envie de se surpasser ?
Qui le remet debout ?
Un regard !!!...C’est rien…
Mais ça peut « tuer » ou redonner vie !! Soyons attentifs !
Le regard que nous avons sur les personnes que nous rencontrons n’est pas neutre !
A.M.
