dimanche 16 janvier 2011

Agneau de Dieu

« Voici l’Agneau de Dieu … »
A l’écoute de l’évangile de ce jour, on peut se demander si il n’y a pas une erreur. Encore une fois le Baptême de Jésus ! Mais c’était la semaine dernière ! Pourquoi reprendre ce même thème au début du temps ordinaire ?
Qu’y a-t-il donc de nouveau dans ce passage de l’évangile ?
Cela tient principalement dans la première phrase, quand Jean voit arriver Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde…. »

L’Agneau de Dieu ! Pour nous, cela ne veut peut-être pas dire grand-chose. Mais pour les juifs, cela leur fait obligatoirement penser à un moment clé de l’histoire du peuple hébreux : La nuit où Dieu leur a permis de quitter l’Égypte où ils étaient réduits en esclavage ; cette nuit où, comme signe de leur appartenance au peuple hébreux, le Seigneur leur avait demandé, par l’intermédiaire de Moïse, de tuer un agneau par famille et de répandre son sang sur le linteau de la porte d’entrée de leur demeure pour que son ange les épargne.
L’agneau comme signe de Dieu.
Mais aussi l’agneau qu’en souvenir de cette journée on tuait tous les ans pour la pâque juive. Et Jean voit déjà la nouvelle Pâques, quand Jésus sera crucifié sur la croix au Golgotha, à quelques pas du temple où se faisaient les sacrifices d’animaux. Jésus, le serviteur de tous, qui meurt seul pour que tous aient la vie éternelle.
L’agneau comme accomplissement de la prophétie d’Isaïe (Is 53,7), image du serviteur que sera Jésus tout au long de sa vie, glorifié sur la croix par son père (1° lecture).

« …qui enlève le péché du monde. »
« LE » péché du monde. Tout au long de sa vie, on reprochera souvent à Jésus de pardonner les péchés en lui disant que seul Dieu peut pardonner les péchés.
On parle toujours au pluriel, et ce sont les péchés de l’un ou de l’autre, mais pas ceux du monde.
C’est quoi, le péché du monde ? C’est celui qui englobe tous les autres, celui qui nous est inné, qui fait partie de notre nature humaine, qui nous empêche d’avoir de bonnes relations avec les autres humains, mais aussi et surtout, celui qui nous empêche d’avoir de bonnes relations avec Dieu. Celui qui nous coupe de Dieu, ce qu’on appelle le péché originel.
Et c’est chaque fois qu’on croit qu’on peut vivre en se passant de Dieu.

Alors, on peut se faire cette réflexion : ce péché, vivre sa vie sans Dieu, cela existe encore ! Il suffit de regarder autour de soi, sans même aller bien loin, et on le trouve ! (Et même si on regarde tout près de soi,…et en soi !).
Comment Jean peut-il dire de Jésus l’enlève alors qu’il est toujours là ?
Jésus n’a pas supprimer le péché, mais par sa mort et sa résurrection, il a renoué les liens qui étaient distendus entre Dieu et les hommes ; il a permis qu’une voie soit ouverte, un chemin tracé, qui nous permette d’aller vers Dieu.
Mais si la voie est ouverte, il nous faut, à chacun de nous, prendre cette voie et marcher vers Dieu. Ce n’est pas automatique : Dieu nous a créé libres de faire le bien ou le mal. Jésus nous a indiqué le chemin vers la vérité, mais nous laisse libre de le prendre.
A nous de faire les bons choix, tous les jours ( et même à chaque instant de nos journées…). Cela fait partie de notre pain quotidien.
Et avec l’aide de Dieu, tout est possible.

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » .
Cette phrase de Jean Baptiste, on la dit ou on l’entend à trois moments de la messe dominicale, de manière générale. C’est dire l’importance que l’on accorde à celle-ci, et cela montre bien le lien qu’il y a entre le baptême (le nôtre), la messe dominicale, et surtout la communion où Jésus nous donne la force d’avancer toujours plus avant sur le chemin qu’il nous a ouvert, vers Dieu, mais aussi vers les autres.
A.M.