dimanche 26 septembre 2010

Fracture sociale

Tout le monde connaît la parabole du riche et du pauvre qui est assis à sa porte. Indifférence du riche vis-à-vis du pauvre, pour la simple raison qu’il ne le voit pas, ou s’il le voit, il y est tellement habitué qu’il n’y fait plus attention.
Les deux meurent. Et là, renversement de situation : le pauvre est accueilli au Paradis, et le riche en enfer. Le pauvre, parce qu’il est pauvre. Le riche, parce qu’il ne s’est pas préoccupé du pauvre. Il a péché par omission : « J’avais faim et tu ne m’as pas donné à manger… J’étais nu et tu ne m’as pas vêtu…» (Mt 25, 42-43).
C’est une situation qui est encore courante à l’heure actuelle, et qui peut-être même va en s’aggravant. On l’appelle la fracture sociale : c’est plus politiquement correct que de dire qu’il y a de plus en plus de riches, et aussi de plus en plus de pauvres, et que l’écart entre les deux augmente !
La cause principale est toujours la même : on ne voit pas !
Et pourtant, des images, on en a à la télé ! Trop sans doute ! On en voit, mais avec les yeux !
« Voici mon secret – dit le renard – il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. » Et voir avec le cœur, cela s’appelle aimer.
C’est pour essayer de réduire le fossé entre riches et pauvres que le pape Benoît XVI a écrit sa dernière encyclique : « Caritas in Veritate ». Il écrit notamment : « Le grand défi qui se présente à nous (…) est celui de montrer, au niveau de la pensée comme des comportements, que non seulement les principes traditionnels de l’éthique sociale, tels que la transparence, l’honnêteté et la responsabilité ne peuvent être négligées ou sous-évaluées, mais aussi que dans les relations marchandes le principe de gratuité et la logique du don, comme expression de la fraternité, peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique normale. C’est une exigence de l’homme de ce temps, mais aussi une exigence de la raison économique elle-même. C’est une exigence conjointe de la charité et de la vérité. » (n° 36)
La parabole se termine par cette phrase : « …quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus. »
Le Christ est ressuscité d’entre les morts. Laissons-nous convaincre par lui.
A.M.