dimanche 2 janvier 2011

Epiphanie

« Nous avons vu se lever son étoile. »

Et il y a combien d’étoiles ?...Des milliards !
Fallait-il qu’ils aient de bons yeux et qu’ils soient attentifs. Bien sûr, on nous dit que c’étaient des mages, qu’ils passaient leur temps à observer les étoiles…mais quand même !
C’est sans doute la première conséquence que nous pouvons tirer de ce texte : il faut être attentif, avoir les yeux grands ouverts pour voir la manifestation de Dieu dans notre monde, et dans notre vie, pour pouvoir, comme le disait Jean XXIII, lire les signes des temps.

Mais qu’ont fait ensuite les mages ? Ils ne sont pas restés chez eux ! Ils ont pris la route pour suivre l’étoile, et venir adorer le nouveau-né.
Et nous ? Nous n’avons pas d’étoile ! Mais il ne serait pas bon que nous nous contentions de regarder les mages et d’être ébahis devant leur foi. Nous avons, nous aussi, à faire un voyage, à prendre la route, à faire un déplacement qui n’est pas seulement géographique.
Nous devons d’abord sortir de nous : « celui qui veut me suivre, qu’il commence par se renoncer à lui-même. ». Quitter notre égoïsme qui est toujours latent en nous.
Et ensuite sortir de chez nous : voir ailleurs ce qui se passe,… et en tirer les conclusions pour notre vie. Ne pas être égoïste ne veut pas dire qu’on pense aux autres, positivement.
En emmenant quoi ? A l’instar des mages, quels sont les cadeaux que nous pouvons emmener ? Quels sont nos talents dont nous pouvons faire profiter les autres ? Mais nous partons aussi avec nos solitudes, nos questions, nos doutes…qui font partie de nous au même titre que nos talents.
Nous devons quitter notre « décorum » pour nous mettre à nu devant Dieu, devant Jésus, l’Emmanuel qui vient vers nous comme un enfant, sans fard, sans richesse, dans toute sa nudité.
Acceptons de paraître (et d’être) tels que nous sommes devant Jésus qui, lui, de toute façon, nous voit en vérité. N’ayons pas peur de la vérité ! Si nous ne sommes pas en vérité devant Dieu, nous sommes des menteurs ! Nous restons dans les ténèbres. Mais celui qui est dans la vérité est aussi dans la lumière, et comment d’approcher de la lumière, de Jésus, en étant toujours dans les ténèbres ?
Faire un déplacement veut dire prendre un chemin, suivre une étoile…Quelle est notre étoile ? Dieu ? Le Christ ? Un prophète ? Un texte ? Un faux-prophète ?... L’argent, les honneurs… ?
Pour aller à la lumière ! C’est-à-dire vers le Christ… « mais les siens ne l’ont pas reçu. » (Jn 1,12). Dieu vient toujours vers nous, il est toujours avec nous, Mais est-ce que nous le recevons ?

Finalement, ce texte d’évangile nous invite à faire un Pèlerinage, à devenir des pèlerins en quête d’absolu, dans la vérité, à la suite d’une étoile qui est le Christ, éclairé par lui… et non pas à devenir des rois, fussent-ils des rois-mages !

Stan Rougier a écrit un livre : « Accroche ta vie à une étoile. »
Quelle est l’étoile à laquelle je suis accroché ? Quelle est l’étoile qui me permettra d’aller vers le Christ, vers Dieu ?
Mais on peut aussi se poser la question, sans doute la plus importante : Suis-je une étoile qui permette à d’autres d’aller vers le Christ ? parce que finalement, c’est ce que Jésus nous demande : « Vous êtes la lumière du monde… »
A.M.