dimanche 10 avril 2011

Incompréhension

Incompréhensions… Ce passage de l’évangile est rempli d’incompréhensions. Incompréhensions de l’attitude de Jésus par les apôtres, par Marthe et Marie, par la foule. Incompréhensions des paroles de Jésus par les mêmes… Et Jésus qui semble perdu, ne sachant que faire. Il hésite à partir pour Béthanie. Il pleure la mort de son ami Lazare… et peut-être aussi à cause des reproches qui lui sont faits par Marthe puis par Marie… On voit devant nous un Jésus qui nous apparaît terriblement humain. Mais aussi un Jésus qui fait montre de toute son autorité naturelle, en des phrases très courtes : « Revenons en Judée. » « Ton frère ressuscitera. » « Enlevez la pierre. » qui suscitent la polémique des apôtres, puis de Marthe et enfin de Marie. On remarque que pour une fois, ce sont les amis de Jésus qui ne le comprennent pas et le font savoir. Il est vrai que ce n’était pas bien méchant, et même rempli de bon sens : Revenir en Judée qu’ils avaient dû quitter précipitamment parce qu’on voulait se saisir de Jésus…Et les reproches sur l’arrivée tardive de Jésus…ou parce qu’il voulait ouvrir le tombeau quand le corps est en phase de putréfaction…Il y avait quand même de quoi faire des remarques ! Alors, qu’arrive-t-il donc à Jésus ? Pourquoi Jean met-il cet événement dans son évangile ? Pour le comprendre, il faut prendre la phrase centrale de ce récit (au propre et au figuré). C’est Jésus qui répond à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Cette phrase est une phrase-clé de l’évangile de Jean, car elle annonce la résurrection de Lazare, mais aussi la propre résurrection de Jésus, et la vie éternelle, pour lui et pour nous à condition que nous croyons en lui. Et la question qu’il pose à Marthe, c’est à nous aussi qu’il la pose : « Crois-tu cela ? Crois-tu que je suis (Yavhé, Dieu, Fils de Dieu) la résurrection et la vie ? » La personnification en Jésus de la résurrection et de la vie est quelque chose de fort : non seulement il ressuscite, mais il est résurrection : on ne peut ressusciter qu’en passant par lui. De même pour la vie. …Il nous reste à répondre à la question de Jésus.
A.M.