dimanche 3 avril 2011

Lumière du Monde

«Tant que je suis en le monde, je suis la lumière du monde. » La lumière est une notion importante dans l’évangile de saint Jean, que ce soit au sens réel ou au sens figuré. Déjà, dans son prologue, Jean affirme que le Verbe (le Fils de Dieu) « était la vie, et la vie était la lumière pour les hommes. », et tout de suite après il montre l’opposition entre la lumière et les ténèbres : « la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie. » (Jn 1,4-5). Dans son enseignement, Jésus s’affirme la lumière du monde, et il nous invite à le suivre pour être nous-mêmes la lumière : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres. Il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12). Amener les hommes des ténèbres à la lumière de la foi est donc le but de Jésus, et donc rendre la vue à des non-voyants est pour lui important. Dans l’épisode présenté aujourd’hui, la guérison est double. Comme à chaque fois, Jésus guérit mais demande un acte de foi : aller se laver à la piscine de Siloé ; mais on se rend compte que cette foi ne va cesser de grandir au cours des péripéties de l’action : du simple compte-rendu de la guérison par l’ancien aveugle, on en arrive à la fin à une défense de Jésus présenté comme un envoyé de Dieu. La rencontre de l’ancien aveugle avec Jésus va confirmer cette foi : « Je crois, Seigneur. », et Jésus précise : « Je suis venu…pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. ». Rendre la vue aux aveugles, c’était la prophétie d’Isaïe, mais ici, Jésus se situe à un autre niveau, celui du bien et du mal. Pour lui, « l’homme qui fait le mal déteste la lumière, il ne vint pas à la lumière de peur que ses œuvres en lui soient reprochées ; mais celui qui agit dans la vérité vient à la lumière afin que ses œuvres soient reconnues somme des œuvres de Dieu. » (Jn 3,20-21). Et dans la dernière semaine de sa vie terrestre, il dire : « tant que vous avez la lumière (Jésus), croyez en la lumière : vous serez alors des hommes de lumière. » (Jn 12,36). Jean-Paul II ne nous a pas dit autre chose lors de la béatification du Frère Scubilion : « Resse pas dan’ fénoir, viens dans la lumière…zot même la lumière y éteinde pas. »
A.M.